Le consommateur montréalais et le retour des Expos

retour des Expos à Montréal

Aucun doute, le consommateur montréalais veut le retour des Expos dans la grande ville du Québec.

Par contre ce qu’il ne veut pas ce sont des gradins vides. Une chaleur insoutenable dans un stade fermé, des hot-dogs et de la bière hors de prix comme dans un Centre Bell et des billets bon marché le tout, avec la possibilité de garder nos meilleurs joueurs et non pas être un « club école » des Yankees de New York, des Red Sox de Boston, des Dodgers de Los Angeles ou des Cubs de Chicago.

ConsoXP c’est un site sur la consommation, mais nous ne sommes pas dupes, nous savons que le baseball majeur n’a pas de plafond salarial. Oui les équipes les plus riches paient des pénalités, mais elles peuvent avoir une masse salariale hors du commun et se payer les meilleurs joueurs.

C’est ainsi que Montréal a perdu son équipe de baseball professionnel, faute de moyens.

Faute de moyens de pouvoir garder ses meilleurs éléments.

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Souvenez-vous du lock-out de 1994, alors que les Expos trônaient au sommet du baseball majeur. Le lock-out est venu tout gâché.

Par la suite il y a eu liquidation de bons joueurs parce que l’équipe ne pouvait pas les garder.

Ça été le début de la fin des Expos. L’agonie a été lente et longue, finalement 10 ans plus tard il quittait.

Ce n’est pas un supposé propriétaire qui a magouillé, la vraie raison, c’est que Montréal n’avait pas les moyens de garder les meilleurs éléments de son équipe et son stade n’a jamais été prévu pour le baseball.

Fautes de ne savoir quoi faire avec le Stade Olympique à la fin des jeux de 1976, les Expos y ont déménagé. Mais le Stade Olympique ce n’est pas un stade fait pour le soccer, le football ou le baseball. Qu’importe où vous étiez au Stade Olympique du temps des Expos, vous étiez loin de l’action. Sans compter la chaleur insoutenable dans certains endroits du stade alors que le toît n’était plus rétractable.

Donc, maintenant. un projet de stade en plein-air au centre-ville de Montréal à 600 millions pourrait-il faire l’affaires des consommateurs?

Possiblement, si les six conditions suivantes sont respectées

  • des billets à bon prix;
  • une fluidité de quitter le stade après matchs;
  • des hots-dogs à bon prix;
  • de la bière à bon prix;
  • que le compte de taxes des montréalais ne soit pas revu à la hausse;
  • que l’équipe puisse garder ses meilleurs éléments au fil des ans

Avec le climat d’avril et de septembre que connaît le Québec, vaudrait mieux songer à un stade ayant la possibilité d’avoir un toît rétractable un peu comme l’ont fait les Cowboys de Dallas. On parle ici d’un coût supplémentaire de 300 à 400 millions, donc un stade à un milliard.

Certes, il est évident, que le propriétaire des Cowboys de Dallas de la NFL a des moyens outremesure par rapport à un futur propriétaire d’une équipe de baseball à Montréal.

De l’autre côté, un stade multifonctionnel à 1 milliard que pour environ 80 jours de baseball par année, c’est payé très cher et le retour sur l’investissement se fait très tard, même qu’il ne pourrait jamais survenir.

La solution pourrait donc être de partager ce stade.

L’Impact de Montréal de la MLS a son propre stade. Pour la simple raison que le Stade Olympique ne répondait pas à ses besoins. Donc, il est hors de question que les propriétaires de l’Impact veulent déménager dans un stade au centre-ville.

Les Alouettes évolue au stade Percival Molson de l’université McGill. Ils n’ont même pas leur propre stade. Comme la Canadian Football League (CFL) risque probablement de disparaître en termes de qualité de produit, vue la naissance prochaine de trois ligues de football profesionnelles aux États-Unis, il serait étonnant que les propriétaires des Alouettes veulent déménager dans un nouveau stade multifonctionnel au centre-ville.

Ce stade aura aussi besoin de revenus et de commanditaire. L’assiette pour ce genre de commandites est déjà assez bien partagés entre les Canadiens de Montréal, l’Impact et les Alouettes. Si une équipe de baseball arrivait à Montréal, aucun doute qu’une ou plus des trois autres concessions en souffrirait au point de vue des revenus de commandites.

Les revenus sur les droits de télé. Nous sommes en 2018, plus en 1998, avec le phénomène de débranchement que vivent les câblodistributeurs, il faudrait qu’une équipe de baseball se tourne vers la création de son propre canal, un peu comme le font les Yankees de New York avec leur chaîne YES. Ce n’est quand même pas que RDS ou TVA Sports qui pourra subvenir aux besoins de revenus de télé d’une équipe de baseball majeur à Montréal.

Ensuite, viens le moment de songer au taux de change et le taux d’imposition québécois versus le taux d’imposition américain.

Les joueurs de baseball professionnel sont payés en dollars américains et une équipe de baseball canadienne verra la majorité de ses revenus rentrés en dollars canadiens. C’est déjà une marge de 33% au moment d’écrire ses lignes.

Ajouter à cela un taux d’imposition sur le revenu d’environ 25% supérieur aux États-Unis, et une taxe de vente qui frôle les 15%, cela n’attirera pas les grands joueurs de baseball à Montréal.

Vous pourriez nous dire que Toronto réussit à les attirer… on vous répondra que Toronto ne réussit pas non plus à les garder.

Comme le Québec est la province la plus pauvre de la fédération canadienne (les montants versés de péréquation parle d’eux-même), ConsoXP ne croit pas que Montréal a les moyens d’avoir une équipe de baseball majeur.

Dans le contexte actuel, elle devrait tout simplement passer son tour.

Tant et aussi longtemps que le baseball majeur n’aura pas un plafond salarial comme la Ligue Nationale de Hockey (LNH) ou un partage des revenus comme la National Football League (NFL), Montréal ne pourra pas survivre. Pensez-y, la NFL peut être établie dans une petite ville comme Green Bay et y être compétitive que par le partage des revenus.

Le baseball majeur est victime d’une flambée des salaires, flambée soutenue par les propriétaires des richissimes équipes. Les autres peinent à lutter pour devenir compétitive.

Ce n’est pas pour rien qu’année après année, les meilleurs équipes sont souvent les mêmes. Et pour la plupart, ce sont les équipes très riches.

Chez ConsoXP nous avons analysé les 20 dernières saisons du baseball majeur et dans la division Est de la ligue américaine, les Red Sox de Boston ou les Yankees de New York se sont toujours classés en première ou deuxième position. Jamais les deux équipes n’ont été écartées en même temps des deux premiers rangs durant les 20 dernière saison. Normal, ces deux équipes sont dans les plus grosses masses salariales de la ligue. Les Blue Jays de Toronto évoluent dans cette division. Imaginez, c’est normal qu’ils peint à devenir champion.

Si les Expos devaient revenir au baseball, aucun doute qu’ils évolueraient probablement dans la division Est de la ligue américaine, question de creér une rivalité naturelle avec les Blue Jays de Toronto. Il serait étonnant que le baseball majeur donne à Montréal une équipe de la ligue nationale. C’est tout de même assez ennuyant regarder un lanceur se présenter au bâton, alors que dans la ligue américaine, c’est le frappeur désigné qui se présente au bâton à la place du lanceur. Évolué dans cette division veut dire de pouvoir rivaliser avec deux équipes extrêmement riches, Boston et New York. C’est une mission possible, mais qui sera très difficile.

Chez ConsoXP nous croyons que le comité qui veut ramener le baseball majeur à Montréal devrait commencer par instauré une équipe de la ligue Can-Am, pour voir si le consommateur de baseball assistera à ces matchs. Si une équipe d’une ligue semi-professionnelle n’arrive pas à attirer les foules, il faut arrêter ça là. Si au contraire le stade est plein soir après soir et que l’équipe joue a guichets fermés, là il faudra comprendre que les consommateurs de baseball désire une équipe de plus haut niveau.

La théorie des petits pas, ça s’applique aussi dans le milieu de l’offre aux consommateurs.

En attendant, si vous êtes un de ceux qui souhaitez le retour du baseball majeur à Montréal, rendez-vous sur le site Internet de Projet baseball Montréal.

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